République démocratique du Congo
Le bras de fer est engagé entre l’opposant congolais Moïse Katumbi et le pouvoir en République démocratique du Congo. Interdit d’atterrir à Lubumbashi où sa notoriété reste intacte, l’opposant a livré un baroud d’honneur à la frontière zambienne, qu’il a gagnée par voie terrestre, afin d’accéder au territoire congolais. Mais là encore, son retour semble impossible.
Deux jours après le retour triomphal de l’ex-chef de guerre Jean-Pierre Bemba, Katumbi prétendait comme lui revenir au pays pour déposer sa candidature à l’élection présidentielle avant la date-butoir du 8 août.
Autant les autorités avaient facilité le retour de Bemba après son acquittement par la Cour pénale internationale (CPI), autant elles se sont montrées inflexibles avec Katumbi, condamné à trois ans de prison dans une affaire immobilière contre laquelle il a fait appel.
Menacé d’arrestation s’il foule le sol congolais, M. Katumbi se trouvait à la mi-journée à quelques mètres de son pays natal, à Kasumbalesa, sur la frontière zambienne, ont rapporté ses proches. Une information confirmée par un journaliste de RFI sur place.
Une vidéo diffusée par son entourage le montre en train de saluer la foule depuis sa voiture.
Les autorités congolaises auraient fermé la frontière, ce que la direction général de migration n’a pu confirmer à l’AFP.
M. Katumbi avait indiqué à l’AFP un peu plus tôt qu’il avait atterri à Ndola dans le nord de la Zambie, près de la frontière dans la région de la copperbelt.
Depuis le début de la semaine, l’ex-gouverneur du Katanga répétait qu’il voulait arriver à Lubumbashi, la capitale de la région minière où il entretient sa notoriété à distance en présidant toujours aux destinées du TP Mazembe, une gloire du football africain.
“Autorisation de survol et d’atterrissage refusée par Kinshasa! Nous décollons en direction de Ndola pour prendre la route de Lubumbashi”, a twitté son porte-parole Olivier Kamitatu, un des sept passagers supposés partir ce vendredi matin en jet privé depuis Johannesburg.
Depuis Lubumbashi, l’État-major de sa plate-forme électorale Ensemble voulait venir l’accueillir à la frontière.
Route bloquée
Mais la route principale conduisant vers la Zambie était bloquée par un camion-remorque placé en travers de la route avant le péage qui marque la sortie de Lubumbashi.
De même des mesures de sécurité ont été prises dans la capitale économique de la RDC où les commerces ont tout de même ouvert normalement.
Au moins deux barrages filtraient l’accès à l’aéroport et des véhicules anti-émeutes traversaient la ville par intermittence, a constaté l’AFP.
Les forces de l’ordre ont dispersé plusieurs dizaines de pro-Katumbi qui voulaient se rendre à l’aéroport en début de matinée à coup de gaz lacrymogène, a indiqué un colonel de police à un journaliste.
La veille, le maire de Lubumbashi – une autorité nommée par le chef de l’État – avait indiqué qu’il ne pouvait pas accepter le retour de M. Katumbi dans sa ville.
Le maire invoquait deux raisons: “Pas d’autorisation de survol et d’atterrissage”, et la procédure judiciaire en cours contre M. Katumbi.
Ex-proche du président Kabila passé à l’opposition fin 2015, M. Katumbi a quitté Lubumbashi en mai 2016 pour des raisons médicales.
Il a été condamné en son absence à trois ans de prison dans une affaire de spoliation immobilière dont il conteste tout fondement. L’appel et les recours contre cette décision de justice sont suspensifs, affirment ses proches.
Une juge réfugiée en France a affirmé après son départ en RDC avoir prononcé la condamnation de M. Katumbi sous la pression des proches du pouvoir de M. Kabila.
M. Katumbi est le leader de l’opposition le plus populaire avec Jean-Pierre Bemba et Félix Tshisekedi, selon un récent sondage publié par le Groupe d’Études sur le Congo et un bureau d‘études tenu par des proches du porte-parole de M. Katumbi.
Il prétendait déposer sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 23 décembre supposée organiser la succession du président Kabila.
M. Kabila ne peut pas se représenter d’après la Constitution après avoir accompli deux mandats. A cinq jours de la date-butoir du dépôt des candidatures, il n’a toujours pas désigné de “dauphin”. Ses adversaires l’accusent de chercher des stratagèmes pour rester au pouvoir.
AFP
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